La marque de cosmétique affiche sur plusieurs supports une inclination particulière pour des oeufs, certains posés en équilibre les uns sur les autres. Au-delà de l’effet de déviation par rapport à l’attente, plus souvent appelé « effet de surprise », une recherche exhaustive de signifiés légitime quelques questions indiscrètes.
A ce jeu, une petite analyse fait apparaître que plusieurs signifiés négatifs sont malencontreusement communs aux univers sémantiques de l’oeuf et de la peau. S’y ajoutent donc cet équilibre d’un oeuf posé sur un autre, que notre connaissance du monde sait particulièrement précaire. L’objet du visuel, en l’occurrence de cette publicité : le fond de teint, peut-il malgré tout tirer ses marrons du feu ?
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Au-delà de ce cas d’étude se profile une question de fond : existe-t-il une date de péremption pour un visuel, qu’il soit publicitaire, informatif ou d’autre type, date à partir de laquelle des signifiés implicites toxiques sont susceptibles d’émerger de la conscience du spectateur et surclasser les signifiés premiers, positifs et valorisants, souvent et volontairement mis en scène de façon explicite ?
Dans le cas d’un message qui présente des signifiés négatifs, la répétition visuelle, en principe fondatrice de la mémoire à très long terme, ne serait-elle pas auto-destructrice du message intentionnel positif et explicite, initialement mémorisé ?